Justine m'a adressé la photo de cette statuette qu'elle a chez elle et qu'elle aime beaucoup. Elle m'a demandé si je pouvais identifier cette personne.
Petit jeu : sauriez vous l'identifier ?
Je vous aide: c'est en relation avec la pratique du Yoga.
Deuxième indice : ce n'est pas ma voisine de palier !
Donnez moi votre avis, je vous dirai si vous avez vu juste.
REPONSE
Que celles et ceux qui ont participé à ce petit jeu soient
ici remerciés.
Voici les noms qui m’ont été proposés :
Shiva, Amitabha,Tara, Lalita, Lakshmi, Durga, Sarasvati, Parvati, Shakti.
Pour savoir qui se trouve représenté, examinons les
caractéristiques de cette statuette en bois.
Il s’agit assurément d’une
représentation féminine, ce qui exclut donc
Amithaba et Shiva, même si celui-ci est parfois représenté sous une forme
androgyne.
Cet être possède quatre bras qui attestent
de sa puissance, bien supérieure à celle d’un être humain. Au milieu de son
front, un troisième œil est ouvert, exprimant ainsi la connaissance du présent,
du passé et du futur. Il s’agit donc d’une divinité.
Cette déesse repose sur un lotus
largement ouvert. Cette fleur a pour particularité d’enfoncer ses racines dans
la boue, tout en conservant des pétales d’une blancheur éclatante. Le lotus
symbolise ainsi, pour l’Inde entière, la capacité de l’être humain à s’extraire
des pesanteurs terrestres pour s’élever
vers l’absolu. En visualisant ce lotus, l’adepte qui rend un culte à la déité
génère un ardent renoncement aux plaisirs du samsara qui nous maintiennent enchainés.
La déité est assise dans une
position particulière : elle n’est pas installée en posture méditative
(padmasana) car sa jambe droite se trouve dépliée. Par cette attitude, la
déesse exprime sa promptitude à intervenir pour secourir ceux qui la prient.
Dans ses troisième et quatrième
mains, situées à l’arrière-plan, la déesse tient la tige d’un lotus non épanoui.
Cette fleur à peine entrouverte symbolise
le potentiel de création qui émerge des eaux du monde. La déesse est ainsi entourée
d’un flot aquatique, symbole de fécondité.
Ses deux premières mains montrent
chacune un mudra particulier, signe exprimant
une orientation particulière donnée à l’esprit.
Ici, avec sa main droite, la
déesse manifeste Abhayamudra, le signe de
protection et de paix. La déesse exprime ainsi silencieusement: « Que
ceux qui me regardent soient délivrés de toute crainte ».
Sa main gauche est en Varamudra, symbole du don. Les richesses
qui sont potentiellement offertes ici par la déesse sont de nature très variée :
richesse matérielle (offre de biens), protection (soin, soutien de la vie), enseignement
(sagesse qui libère du cycle des renaissances) et amour authentique. Ainsi, selon
ses prières, l’adepte qui voue un culte à cette déité obtiendra en retour tel
ou tel de ces présents. Notons que les formes très généreuses du corps de la
déesse ne sont pas destinées à éveiller le désir sensuel de l’adepte, mais expriment
symboliquement l’immense générosité qu’elle incarne.
Compte tenu de ces éléments, la déesse
représentée ici se révèle être Lakshmi, la parèdre de Vishnu. La parèdre représente
l’énergie du dieu, celui-ci étant par nature inactif. Cette énergie (Shakti) constitue le principe
féminin qui permet au dieu d’agir.
Dans la triade de l’hindouisme,
constituée par Brahma, Vishnou et Shiva, le deuxième dieu représente l’aspect de préservation, de
protection de l’univers (Brahma symbolisant la création et Shiva la
destruction).
La parèdre de Vishnou, Lakshmi,
est l’une des grandes divinités de l’hindouisme, déesse de la fortune, de la
fécondité, de la beauté, de l’intelligence et du bonheur. Elle accorde ses
présents à ceux qui la prient avec ferveur.
Chacun peut se relier à elle, la
célébrer dans son esprit et dans son cœur, seuls temples qui comptent véritablement.
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VISHNOU |
Christian Ledain
christianledain@wanadoo.fr