SURYANAMASKAR - LA SALUTATION AU SOLEIL

La Salutation au soleil ( Suryanamaskar, en sanskrit) constitue l'une des pratiques les plus célèbres du Hatha yoga. C'est un exercice non seulement corporel et énergétique qui procure une excellente santé mentale et psychique, mais c'est aussi une pratique spirituelle et un support de méditation puissant. Ceci explique que certains Yogis la pratiquent quotidiennement jusqu'à 300 fois par jour !
La Salutation au soleil constitue un enchainement élaboré de plusieurs postures. Il en existe différentes variantes, plus ou moins complexes. L'enchainement le plus répandu dans l'Inde du Nord est celui diffusé par Swami Shivananda et ses disciples; il comprend douze postures. 
Cet ensemble de postures constitue une composition qui, en soi, est complète et parfaite. Voilà pourquoi pour certains adeptes, elle représente une véritable sadhana, une pratique, une discipline quotidienne. Il serait ainsi possible de  progresser sur la voie du Yoga en se consacrant essentiellement à cet enchainement.
Selon la nature de votre motivation, vous pourrez recueillir des bienfaits extrêmement variés de cette pratique : développement de la souplesse, obtention d'une musculature harmonieuse, bon fonctionnement de votre corps, stabilité et clarté de votre esprit.
Pour un Occidental, qui n'a pas pour préoccupation de mettre rapidement fin au cycle de ses renaissances (!), une pratique tout à fait sage et accessible consiste à effectuer 10 fois par jour cette salutation au soleil. Ma première enseignante de Hatha Yoga, Maud Forget, donnait cette prescription à ses élèves : " Pratiquez Suryanamaskar dix fois par jour, chaque matin. Cela vous prendra cinq minutes et vous vivrez dix ans de plus, tout en paraissant dix ans de moins".
Plusieurs personnes qui souhaitent apprivoiser cette salutation au soleil m'ont demandé, depuis septembre dernier, de présenter sur ce site les différentes postures qui la compose. Je me suis donc mis à la tâche et j'ai dessiné les 12 postures qui correspondent à la variante classique que nous mettons en œuvre à chaque cours. J'espère que l'ensemble vous aidera et que vous serez sensible à l'élégance du maillot de bain que porte l'Appolon ci-dessous !


posture 1



posture 2


posture 3


posture 4



posture 5



posture 6


posture 7



posture 8




posture 9



posture 10




posture 11



posture 12




Je vous renvoie au cours collectif pour tous les détails qui concernent cette salutation. Ayez toutefois à l'esprit qu'aucun enseignement extérieur ne remplacera votre expérience directe : effectuez une centaine de salutations d'affilée et vous apprendrez ainsi de vous-même ! Car le Yoga est en chacun de nous et ne demande qu' à se qu'on lui laisse l'espace pour se manifester.
Personnellement, je la pratique depuis 25 ans et je découvre régulièrement quelques "pépites" à coté desquelles j'étais jusqu'alors passé .
J'espère, de tout coeur, que cet article vous sera utile pour progresser.

Christian LEDAIN
christianledain@wanadoo.fr

Comment aider une personne souffrante

Mon neveu, Kévin Steinmassl

Je souhaite présenter ici, à travers une histoire personnelle, deux moyens puissants d’aider une personne qui en a vraiment besoin. Car nous sommes tous confrontés à la souffrance d’autrui et elle nous apparaît d’autant plus intolérable que nous nous sentons impuissants.
Kévin, mon neveu, est tombé d’un arbre, le mardi 22 septembre 2009, vers 6h00 du matin. Une chute de 9 mètres. Transporté d’urgence de l’autre coté de la frontière allemande, au Landeskrankenhaus de Salzbourg, les médecins ont vite dressé la liste des dégâts : fractures multiples : orbites, clavicule, épaule, côtes, bassin. Mais tout cela est apparu, somme toute, secondaire, en comparaison de l’hématome au foie et de l’épanchement de sang au cerveau.
Passé le choc de la nouvelle, je me suis remémoré un enseignement vigoureux du Dalaï lama : " Quand cinquante mille personnes du clan des Sâkya furent tuées en une seule journée, le bouddha Sâkyamuni, qui faisait partie du même clan, n’en éprouva aucune souffrance. Il était appuyé contre un arbre et il dit : " je me sens un peu triste aujourd’hui car cinquante mille personnes de mon clan ont été tuées ". Mais lui-même n’était pas affecté. C’était la cause et l’effet de leur karma. Il n’y avait rien à faire. "( Samsara, S.S Le Dalaï Lama, édition du Pré aux Clercs, 1996).
Ce souvenir en tête, j’ai refusé de me laisser plomber. Pas d’attachement à la souffrance, ni à la mort.
Les médecins ont, quelques heures plus tard, plongé Kévin dans un coma artificiel. Au cours des jours suivants, un bulletin de santé, toujours le même, s’est imposé avec insistance : " Situation stationnaire. Tout peut arriver. Il faut attendre ".
Je me suis alors mis à œuvrer pour mon neveu avec toute mon énergie. Je me suis centré sur ce qui m’apparaissait le plus efficace : la pratique du reiki à distance.
Quand la vie d’un être cher est en danger, les doutes sont pulvérisés, volent en éclat. En quelques jours, face à l’urgence, ma pratique s’est concentrée considérablement. J’ai condensé le chemin parcouru ces cinq dernières années.
Je vais maintenant à l’essentiel, tout est clair. Je m’imagine auprès de Kévin; j’y suis. Je me relie à la partie en moi qui est saine et qui veut de tout cœur la guérison de mon neveu. Puis je trace les symboles qui m’ont été transmis en me reliant à leur signification profonde. Je prends contact avec la nature transcendante en moi : Esprit saint ou encore nature du Bouddha. Puis, je génère l’affection inconditionnelle, la compassion envers Kévin; ces émotions s’élèvent en moi comme un grand feu. Enfin, je prends contact avec la nature transcendante présente en mon neveu. Dans mon esprit, il n’y a aucun doute.
J’entre alors vraiment en moi-même. Je descends dans des profondeurs, lentement. A un moment donné je capte quelque chose : je suis sur la fréquence de Kévin. Je m’immobilise. Quelque chose circule entre nous dans les abysses. L’énergie passe. Puis, cela suffit. Je reviens alors à moi instantanément, comme un dormeur tiré de son rêve. Ce que j’ai vécu en dehors du temps a pu durer une demi-heure ou trois-quart d’heure.
Ma sœur Catherine, partie pour Salzbourg le jour même de l’accident, m’avait dit : " En fin de semaine, on y verra sans doute plus clair ". Nous sommes aujourd’hui vendredi et je sens mon neveu sur le fil de crête : à tout moment, il peut basculer du coté de la vie ou de l’autre. C’est décidé, je pars. Lever à 05h30, pour la gare de l’Est. L’action m’a délivré aussitôt de l’angoisse. Je sais que des moyens me seront donnés au fur et à mesure. Je n’ai aucun doute la dessus. Je préviens ma sœur aînée de mon arrivée par téléphone. " - Mais, Kévin n’est pas réveillé ! " me dit elle. " - Justement, c’est pour cela que je viens ", lui dis-je.
Onze heures de train : juste ce qu’il faut pour me remémorer des bases d’ allemand et pratiquer le reiki. Durant le trajet apparaissent des phénomènes nouveaux : je suis pris de douleurs abdominales violentes. Dès que j’interromps les soins de reiki, la douleur cesse. Ces douleurs ne m’appartiennent donc pas. Les poisons administrés à Kévin pour le maintenir dans le coma ont pour effet secondaire de polluer son organisme. Un travail de nettoyage est en cours, grâce au reiki, et cela passe à travers moi. Cette douleur sera présente encore deux jours, puis disparaîtra complètement.
Dans le train, une image ne cesse de s’imposer à moi : je vois un vieux sous-marin soviétique. Il est dans une eau blafarde, sale et triste – plutôt bizarre pour une eau, mais c’est ainsi. Le sous-marin perdu dans les profondeurs vient de bouger. J’entends ses parois grincer. C’est vraiment un vieux modèle ! Je perçois aussi des bruits sourds. Il bouge, lentement, très lentement et amorce sa remontée vers la surface.
Une fois arrivé à l’hôpital, je renonce à faire un soin à Kévin. C’est inutile, j’ai déjà largement agi à distance; et puis, je ne veux pas perturber le fonctionnement de toute la batterie d’appareils qui travaillent autour de lui et qui lui sont reliés par un grand nombre de fils, de tubes et de tuyaux bariolés. Chacun fait ce qu’il a à faire et je ne veux pas perturber le travail de toutes ces machines. D’ailleurs, nous n’agissons pas au même niveau, ce qui nous rend totalement complémentaires.
Allongé sur son lit, immobile, Kévin me paraît tellement proche et pourtant si lointain, enfoncé dans son sommeil. Lointain, mais pas absent. Je le reconnais bien là ! Je sais qu’une partie de lui entend ce que je lui dis et qu’il sait que je suis là pour lui. Tandis que je parle à Kévin et lui caresse affectueusement le bras, l’indicateur de pression sanguine passe de 11 à 16. La machine bipe alors. L’infirmière vient, appuie sur un bouton, me regarde, puis repart. Cet après-midi là, elle s’est bien déplacée six fois !

Je reste à Badereichenhal jusqu’au dimanche soir et reprends un train de nuit pour Paris. Les voyages sont toujours des processus que je vis intensément. Ce sont des entre-deux, toujours excitants : l’ordonnancement habituel des choses se trouve bousculé et je dois alors témoigner de beaucoup d’efficacité dans l’action. Entre Salzbourg et Munich, je reprends les soins de reiki. Sitôt relié à l’énergie, je sens vraiment que quelqu’un se sert généreusement. Je me relie mentalement à mon neveu : " C’est toi, Kévin ? Vas-y, c’est de bon coeur ! " Tout se passe comme si la procédure de soin s’était raccourcie et contractée, allégée de tout formalisme. Mon neveu et moi nous sommes entendus, il est d’accord. Il tire maintenant presque plus vite que je n’avance. L’intention juste et la concentration me suffisent dès lors pour agir efficacement.
Mon rôle dans la pratique m’apparaît maintenant avec une clarté étincelante : je permets simplement à mon neveu de se relier à l’énergie de guérison qui est en lui. Le reiki n’est pas extérieur à lui, il nous relie l'un l'autre. Mon " moi ", dépourvu d’existence intrinsèque, autonome, n’existe qu’en relation avec autrui. J’expérimente profondément cette vérité dont j’avais reçu l’enseignement préalablement.
De retour à Paris, je pratique en aveugle : Kévin n’est plus là physiquement, mais son souvenir est très présent en moi. Cette image soutient ma concentration durant les soins. Kévin est toujours maintenu dans le coma artificiellement car ses réactions sont trop fortes, trop brutales quand il revient en surface. Les fractures se résorbent naturellement, lentement. Il a toujours une tige métallique fichée dans le crâne pour surveiller la pression. Le caillot de sang, devenu la cause centrale d’inquiétude, ne se résorbe toujours pas. "Etat stable. En réanimation tout peut arriver".
Lors des soins de reiki, je me concentre maintenant sur la région du cerveau et j’en ressens des maux de tête que je dissipe par la pratique du Pranayama. D'un coté, ces maux de tête me rassurent : quelque chose se passe qui doit alléger Kévin de sa souffrance. Mais, ils révèlent aussi que je suis un peu trop impliqué dans le soin : je veux trop que ça marche, je désire trop que mon neveu revienne à la conscience. Plus de détachement serait plus juste. J’aurai l’occasion de travailler cela plus tard.
Une chaîne de relation s’est formée autour de ma sœur aînée. Collègues de travail, amis, famille, les personnes se passent les informations, agissent comme ils peuvent et assurent un soutien. Parmi les collègues de travail, un homme, maître de reiki me contacte. " Cela confirme le principe : les praticiens reiki se reconnaissent entre eux " me dit-il. Une amie de mon neveu vient précisément de diffuser sur internet une photo de Kévin. Cette coïncidence tombe à pic. L'homme peut utiliser ce support et envoyer ainsi de l’énergie à mon neveu. Je lui parle de mes maux de tête et il me recommande de me laver les mains après chaque soin en les laissant sécher naturellement à l’air libre. J’adopte cette recommandation qui vient à point nommé. Et nous décidons de nous rencontrer prochainement pour échanger sur notre pratique.
Deux semaines après sa chute, Kévin poursuit sa remontée vers la surface. Il n’a plus de tube dans la bouche lui assurant une respiration artificielle. Il a bougé un doigt. Mes ses réactions sont encore trop vives au sevrage des médicaments. La partie droite de son corps, qui a reçu le choc, ne bouge pas. Y aura-t-il des séquelles ? Personne ne le sait. Je continue mon soutien, je l’accompagne. La patience est une Paramita, une perfection transcendante, à développer.

Kyentsé, notre fils de trois et demi, a demandé : "- Cousin Kévin est encore mort ? " "- Non !" lui ai-je dit.



Voilà comment aider une personne en difficulté avec le reiki. Mais tout le monde n’est pas initié au reiki et il existe d’autres moyens d’action, même si pour moi ce moyen est le plus puissant.
Les personnes qui ont une pratique sérieuse du hatha yoga peuvent aussi agir de façon remarquable. Celui qui fut mon professeur, Swami Shivananda, l’a brièvement exposée dans un ouvrage. Les praticiens reiki retrouveront une démarche qui leur est bien connue. En voici le cœur :

" LA GUERISON A DISTANCE "
On l’appelle aussi " traitement par l’absence de traitement ". Vous pouvez transmettre votre Prana ( l’énergie) à distance à un ami. Il faudra qu’il ait une attitude réceptive. Vous devez vous sentir en relation directe avec cette personne , avoir de la sympathie pour elle (…).
Convenez , par correspondance , d’une heure fixe de rendez-vous. Ecrivez lui :
" soyez prêt à 4h du matin . Ayez une attitude mentale réceptive. Etendez vous confortablement dans un fauteuil. Fermez les yeux. Je vais vous transmettre mon Prana. "
Dites mentalement au malade : " je vais te transmettre une réserve de prana. "
Ayez une image mentale du prana quittant votre corps, sentez qu’il traverse l’espace et entre dans le corps du malade. Le prana , lorsqu’il voyage est aussi invisible que les ondes radio et il flamboie comme l’éclair dans l’espace. Le prana coloré par les pensées du guérisseur est projeté dehors. Ceci demande une longue pratique , assidue et régulière. ( cf. " la science du pranayama ", par Swami Sivananda, édition du centre international de yoga Védanta, page 86 , chapitre : " guérison à distance ").


Ce chapitre date d’ une époque où internet n’existait pas et où le téléphone était encore peu déployé. Aussi, inspirez vous de l’esprit du texte pour mettre au point votre pratique personnelle. Et si 04heures du matin, c’est un peu tôt pour vous, choisissez une autre heure !

Après cette pratique il est possible de se sentir vidé en énergie. Dans ce cas, vous pourrez, par exemple, pratiquer Nadhi Shodana pour vous ressourcer.

Ayez confiance en vous. Si je vous fais part de cette pratique, c’est que je sais qu’elle vous est accessible.




christian LEDAIN, le 06 octobre 2009